Mamadouba Toto Camara

Mamadouba Toto Camara
Prénom
Mamadouba Toto
Nom
Camara
Date de décès
Pays de naissance
Guinée

Le général Mamadouba Toto Camara était une figure militaire et politique guinéenne complexe et influente, qui a joué un rôle significatif dans l'histoire politique de la Guinée au début du 21e siècle. Formé à Saint-Cyr et à l'Institut de défense nationale à Paris, il a été chef d'état-major de l'Armée de terre, premier vice-président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) sous Moussa Dadis Camara, et ministre de la Sécurité et de la protection civile.

Malgré ses ambitions présidentielles à plusieurs reprises contrariées, il est resté une personnalité militaire respectée, ayant traversé différentes périodes politiques guinéennes, notamment la transition militaire après la mort de Lansana Conté en 2008. Marqué par des controverses, notamment son implication présumée dans le massacre du 28 septembre 2009, il est décédé le 23 août 2021 à Conakry, laissant derrière lui une carrière militaire riche et complexe.

A lire dans cet article

Introduction

Le général Mamadouba Toto Camara était une figure militaire guinéenne complexe et influente, dont la carrière a été marquée par des moments de pouvoir, de tentations politiques et de revers. Sa vie illustre parfaitement les turbulences politiques de la Guinée au début du 21e siècle.

Formation Militaire

Né dans la préfecture de Boké, Mamadouba Toto Camara a suivi un parcours militaire exceptionnel. Sa formation à l'internationale, notamment à Saint-Cyr et à l'Institut de défense nationale à Paris, a forgé son expertise militaire et sa réputation d'officier brillant.

Le surnom "Toto", raconté par son compagnon d'armes Kèlètigui Donzo, trouve son origine during sa jeunesse militaire : lors des repas communs, il était connu pour ramasser systématiquement les morceaux de viande dans les gamelles, un trait qui lui a valu ce surnom affectueux.

Carrière Militaire

Au début des années 2000, alors que Lansana Conté vieillissait, Mamadouba Toto Camara a été soupçonné d'être impliqué dans des complots contre le pouvoir en place. En 2004, alors qu'il était chef d'état-major général adjoint de l'armée de terre, il a été emprisonné avec plusieurs cadres politiques, dont des membres de l'Union des forces républicaines.

Lors du décès de Lansana Conté en décembre 2008, Camara était positionné comme un acteur central. Nommé premier vice-président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), dirigé par Moussa Dadis Camara, il a obtenu le portefeuille stratégique de la Sécurité.

Zones d'Ombre

Une période sombre de sa carrière concerne le massacre du 28 septembre 2009. En tant que ministre de la Sécurité, il a été inculpé et poursuivi pour les exactions commises par les forces de police sous son commandement.

Parcours Politique

Avant son rôle politique majeur, Camara a servi comme attaché militaire à l'ambassade de Guinée aux États-Unis, une mission qui semblait autant être une reconnaissance de ses compétences qu'un moyen de l'éloigner des centres de pouvoir intérieur.

Reconduit comme ministre de la Sécurité après l'arrivée d'Alpha Condé au pouvoir, il a été remercié en octobre 2012, marquant le début de sa mise en retrait progressive de la scène politique.

Vie Personnelle

Père de trois enfants, dont le lieutenant Demba Camara et la fille Hawa Camara, il était décrit comme un homme complexe : sévère mais profondément affectueux, passionné par son travail et dedicated à sa famille.

Décès et Reconnaissance

Le 23 août 2021, à l'âge de 76 ans, Mamadouba Toto Camara s'est éteint à Conakry, après avoir connu des ennuis de santé. Son décès a suscité une émotion nationale, avec des hommages de personnalités politiques qui ont souligné son parcours de soldat et sa contribution à l'histoire militaire guinéenne.

Conclusion

L'histoire de Mamadouba Toto Camara est celle d'un homme pris entre ambitions personnelles et turbulences politiques, un officier dont le "destin présidentiel" a été à plusieurs reprises contrarié par les rapports de force internes.

Un symposium organisé le 27 août 2021 à l'hôpital Sino-guinéen a permis de lui rendre un dernier hommage, symbolisant le respect que la nation guinéenne conservait pour cet officier atypique.