Mamady Keïta était un maître djembéfola (joueur de djembé) guinéen d'envergure internationale. Né en 1950 à Balandougou, il était l'héritier d'une prestigieuse lignée mandingue et dépositaire des traditions musicales de son peuple. Dès son plus jeune âge, il se révéla comme un prodige du djembé, intégrant à 14 ans le célèbre Ballet National Djoliba dont il deviendra soliste puis directeur artistique.
Véritable ambassadeur de la culture guinéenne, il fonda en 1991 l'école Tam Tam Mandingue à Bruxelles, première d'un réseau mondialement reconnu. Auteur d'une riche discographie et de nombreux ouvrages pédagogiques, Mamady Keïta aura consacré sa vie à transmettre l'héritage musical des Mandinkes, jusqu'à son décès en 2021.
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Introduction
Mamady Keïta, né en août 1950 à Balandougou, Guinée, était un djembéfola (joueur de djembé) légendaire de l'Afrique de l'Ouest. Issu d'une lignée royale de l'ethnie Mandingue, il a consacré sa vie à préserver et transmettre les traditions musicales de son peuple. Son parcours exceptionnel en fait l'un des ambassadeurs les plus influents de la culture guinéenne dans le monde.
Éducation
Dès l'âge de cinq ans, Mamady Keïta faisait déjà preuve d'un talent inné pour le djembé, développant sa propre technique de tonalités, frappes et basses. À sept ans, il fut initié aux secrets de cet instrument par le maître djembéfola Karinkadjan Kondé. Baigné dans les traditions de Balandugu, son village natal, il apprit l'histoire et la musique du peuple Malinké.
Carrière Musicale
La carrière de Mamady Keïta prit son envol à l'âge de 14 ans lorsqu'il fut sélectionné par le ministre de la Culture guinéen pour intégrer le prestigieux Ballet National Djoliba. Nommé soliste principal dès 1965, il en devint le directeur artistique en 1979, contribuant à valoriser la riche culture guinéenne sur la scène internationale.
En 1986, il rejoint le Ballet Koteba en Côte d'Ivoire, avant de s'installer en Belgique deux ans plus tard. C'est à Bruxelles qu'il fonda en 1991 son école Tam Tam Mandingue, première d'un réseau d'écoles de percussion réparties en Europe, Amérique du Nord et Asie.
Discographie
Tout au long de sa prolifique carrière, Mamady Keïta a enregistré de nombreux albums captivants, dont:
Wassolon (1989)
Nankama (1992)
Mögöbalu (1995)
Afö (1998)
Balandugu Kan (2000)
Sila Laka (2004)
Mandeng Djara (2007)
Hakili (2010)
Films et Vidéos
Mamady Keïta a également marqué le 7ème art de son empreinte, avec des apparitions remarquées dans:
Africa Dance (1967) avec Harry Belafonte
La Vie Platinee (1987) de Claude Cadiou
Djembefola (1991) de Laurent Chevallier
Mögöbalu (1998) de Laurent Chevallier
Djembe Kan (2003) de Monette Marino
Il a par ailleurs produit de nombreuses vidéos pédagogiques visant à transmettre son art, notamment la série "Rythmes Traditionnels du Mandeng" (1998) et "Guinée: Les Rythmes du Mandeng" (2004-2009).
CDs et Livres Pédagogiques
Soucieux de léguer son immense savoir, Mamady Keïta a créé une vaste collection de supports éducatifs:
12 CDs pédagogiques "Djembe Rhythms" (2004)
Le livre "A Life for the Djembé" (2004) coécrit avec Uschi Billmeier
L'ebook "Nankama" (2014) regroupant 72 rythmes
Le "Curriculum for Traditional Djembe & Dunun" (2016)
Conclusion
Le 21 juin 2021, le monde de la musique perd l'un de ses plus grands trésors avec la disparition de Mamady Keïta à Bruxelles. Artiste accompli, pédagogue hors pair, il aura contribué comme nul autre à faire rayonner le djembé et la culture mandingue aux quatre coins du globe. Son héritage musical et humain restera une source d'inspiration intarissable pour les générations futures.