Amadou Foula Bah est une légende de la musique guinéenne qui a marqué l'histoire culturelle du pays par son parcours unique et sa capacité à fusionner les traditions musicales mandingues et pastorales. Né en 1960 à Kankan, il débute comme mécanicien de moto avant que son talent vocal exceptionnel ne soit découvert par hasard dans son atelier. Son surnom "Foula", ajouté pour le distinguer de son maître mécanicien, devient partie intégrante de son identité artistique.
Membre des prestigieux "22 Bandes de Kankan" dans les années 1970-80, il connaît la consécration avec son album "Gongama" en 1995, qui lui vaut le surnom de "Petit Prince du Fouta". Sa contribution majeure à la musique guinéenne réside dans sa capacité à créer des ponts entre différentes traditions musicales, notamment à travers son tube "Gongama" qui mêle harmonieusement les styles mandingue et pastoral. Malheureusement, sa brillante carrière est interrompue par une arthrose sévère qui le tient éloigné de la scène depuis plus de deux décennies, mais son héritage musical continue d'influencer la scène musicale guinéenne contemporaine.
A lire dans cet article
Introduction
Amadou Foula Bah, figure emblématique de la musique guinéenne, incarne parfaitement le dicton "l'homme propose, Dieu dispose et la nature s'impose". Né en 1960 à Kankan, cet artiste d'origine peule a marqué l'histoire de la musique guinéenne avec sa voix suave et son style unique, fusionnant les traditions musicales mandingues et pastorales.
Enfance
Dernier-né d'une fratrie de quatre enfants, Amadou grandit à Kankan dans une famille modeste. Son père, Tierno Souleymane, gérait un restaurant local et nourrissait l'ambition de voir son fils devenir mécanicien de moto, une profession très respectée dans une ville où les deux-roues occupaient une place prépondérante dans le quotidien des habitants.
Carrière en tant que mécanicien
En 1975, le destin d'Amadou prend un premier tournant lorsque son père le confie à un maître mécanicien nommé également Amadou, spécialiste des motos Yamaha 100 et Honda 125. Pour différencier les deux Amadou dans l'atelier de Kankan Météo, on ajouta "Foula" au prénom du jeune apprenti, en référence à ses origines foutaniennes. C'est dans cet atelier qu'il développe non seulement ses compétences en mécanique mais aussi sa passion pour la musique.
Début de Carrière artistique
La rencontre déterminante avec Elhadj Sidi Mamadi, père des célèbres griottes Oumou Diabaté et Missia Saran Diabaté, marque le véritable début de sa carrière artistique. Impressionné par le talent vocal du jeune mécanicien qui chantonnait en travaillant, Elhadj l'invite à une veillée musicale où Amadou interprète magistralement le titre "Diandjo". Cette performance lui ouvre les portes du monde musical.
Sous l'influence de Djeli Moussa Diawara, éminent guitariste qui l'initie aux chants de louanges, Amadou intègre d'abord le Fekoromba Jaz, un mini orchestre local. Son talent le propulse rapidement vers les "22 Bandes de Kankan", l'orchestre fédéral renommé de la région, en 1978.
Succès
Au sein des 22 Bandes de Kankan, Amadou Foula innove en créant un pont musical entre les traditions mandingues et pastorales. Son titre "Gongama" devient rapidement un classique, démontrant sa capacité à transcender les frontières culturelles. Il participe aux tournées nationales et internationales, notamment au premier festival des arts et de la culture à Conakry en 1979 et en Libye en 1982.
Albums
Après la dissolution des orchestres nationaux suite au décès du président Sékou Touré en 1984, Amadou s'installe à Conakry en 1990. Il collabore avec Sékouba Bambino Diabaté et participe à plusieurs tournées internationales avant de lancer sa carrière solo. Son premier album, "Gongama", enregistré au studio JBZ d'Abidjan en 1995, connaît un succès retentissant. En 2000, il participe à la compilation "Étoile du Fouta", où son titre "La Baraka" s'impose comme un hit incontournable.
Maladie
Malheureusement, au sommet de sa carrière, Amadou est frappé par une arthrose sévère qui limite ses mouvements. En 2015, il subit une intervention chirurgicale à la colonne vertébrale à l'hôpital Ambroise Paré. Malgré la conservation de son timbre vocal unique, la maladie l'éloigne des studios et de la scène depuis plus de 24 ans.
Vie privée
Dans ses moments difficiles, Amadou peut compter sur le soutien indéfectible de Barou Koulibali, un homme d'affaires généreux qui l'accompagne depuis 15 ans. Il réside actuellement à Bambeto, un quartier de Conakry, entouré de sa famille qui l'aide à faire face à ses épreuves quotidiennes.
Conclusion
Amadou Foula reste une figure marquante de la musique guinéenne, dont l'héritage transcende les genres et les cultures. Son parcours extraordinaire, du jeune mécanicien au "Petit Prince du Fouta", illustre parfaitement comment le talent, associé à la passion et au travail, peut transformer une vie. Malgré les défis de la maladie, sa contribution à la musique guinéenne demeure indélébile, inspirant les générations futures d'artistes.