
Rachid Ndiaye est un homme politique guinéen qui a d'abord connu une carrière remarquable de vingt ans dans le journalisme international à Paris. Diplômé de troisième cycle en science politique de la Sorbonne et du Centre français du journalisme, il s'est imposé comme consultant sur plusieurs médias majeurs (CFI, RFI, TV5, France 24) avant de créer en 2007 le magazine international africain Matalana. Polyglotte et spécialiste des questions politiques africaines, il est rentré en Guinée en 2010 lors de l'arrivée au pouvoir d'Alpha Condé, dont il était proche depuis deux décennies.
Il a alors occupé successivement les postes de conseiller spécial du président (2011), ministre de la Communication (jusqu'en 2018), puis Ministre d'État et conseiller spécial d'Alpha Condé. Connu pour son style discret et sa personnalité réservée, parfois critiqué pour son manque de charisme, il s'est notamment distingué par son approche intellectuelle de la politique et sa défense des politiques gouvernementales, en particulier lors du référendum constitutionnel controversé de 2020.
Introduction
Rachid Ndiaye est une figure marquante de la scène politique guinéenne, ayant effectué une transition remarquable du journalisme international à la politique nationale. Son parcours illustre le cheminement d'un intellectuel cosmopolite revenu servir son pays natal, notamment en tant que ministre de la Communication et conseiller spécial du président Alpha Condé.
Formation et éducation
Né dans les années 1960, Rachid Ndiaye a reçu une éducation prestigieuse en France, où il a passé l'essentiel de son cursus scolaire et universitaire. Il est diplômé de troisième cycle du département de science politique de la prestigieuse université de la Sorbonne à Paris. Sa formation académique s'est également enrichie d'études au Centre français du journalisme à Paris, établissant ainsi des bases solides pour sa future carrière dans les médias internationaux.
Cette formation d'excellence lui a permis de développer une expertise particulière dans l'analyse des problématiques politiques africaines, tout en acquérant une vision internationale des enjeux contemporains. Sa maîtrise de nombreuses langues, dont le lingala, témoigne de son immersion profonde dans les cultures africaines.
Parcours professionnel
Pendant près de deux décennies, Rachid Ndiaye s'est forgé une réputation solide dans le journalisme international à Paris. Il a collaboré avec plusieurs grands magazines internationaux et s'est imposé comme un consultant recherché sur des médias de référence tels que CFI, RFI, TV5 et France 24. Sa couverture des événements politiques majeurs sur le continent africain, de l'Afrique de l'ouest à l'Afrique australe, lui a permis de développer une expertise pointue des problématiques politiques africaines.
En 2007, il franchit une nouvelle étape en créant à Paris le magazine international africain Matalana, confirmant son engagement pour une information de qualité sur le continent africain. Sa carrière journalistique lui a notamment permis de réaliser des interviews de nombreux présidents africains et de couvrir les principales crises qui ont secoué le continent.
C'est en 1999 que le public guinéen découvre véritablement Rachid Ndiaye, lors de sa couverture du procès opposant le professeur Alpha Condé à l'État guinéen. Cette couverture médiatique marquera le début d'une relation durable avec celui qui deviendra plus tard président de la Guinée.
Le retour de Rachid Ndiaye en Guinée en 2010 coïncide avec l'arrivée au pouvoir d'Alpha Condé, dont il était resté proche pendant deux décennies. Sa transition vers la politique s'opère rapidement : il est d'abord nommé conseiller spécial du président en 2011, puis ministre conseiller chargé de la communication et des questions de prospective.
Parcours politique
Sa nomination comme ministre de la Communication marque une nouvelle étape dans sa carrière. Dans ce rôle, Rachid Ndiaye se distingue par un style particulier, privilégiant la discrétion à la surexposition médiatique. Cette approche lui vaudra d'ailleurs des critiques, certains le considérant comme l'un des ministres les moins charismatiques du gouvernement.
Son mandat est marqué par plusieurs controverses, notamment en 2016 lorsqu'il refuse de répondre à une convocation de l'Assemblée nationale pour l'examen du budget, provoquant l'indignation des députés. Il fait également polémique en accusant les journalistes des radios privées de comportements répréhensibles, déclarant que "dans n'importe quel pays, ils iraient en prison".
En 2018, lors d'une interview sur TV5MONDE, il suscite la controverse en accusant l'opposition d'utiliser des "groupuscules armés" lors des manifestations, des propos qui lui vaudront de vives réactions de la part de l'opposition qui exigera des preuves.
Après son départ du ministère de la Communication en mai 2018, Rachid Ndiaye est nommé Ministre d'État, conseiller spécial du président Alpha Condé. Dans ce rôle, il devient l'un des principaux défenseurs de la politique présidentielle, notamment lors du référendum constitutionnel controversé de 2020 et de la candidature d'Alpha Condé pour un troisième mandat.
Dans ses interventions publiques en tant que conseiller spécial, il met en avant les réalisations du gouvernement, notamment en matière économique et démocratique. Il défend particulièrement le bilan d'Alpha Condé en termes de pluralisme politique, de liberté d'expression et de développement économique.
Vie privée
Homme discret par nature, Rachid Ndiaye cultive une certaine distance avec les médias concernant sa vie privée. Passionné de littérature et d'art moderne, il se distingue par son approche intellectuelle de la politique et sa vision cosmopolite du monde. Sa personnalité calme et réservée contraste avec l'image traditionnelle des hommes politiques guinéens, ce qui lui a valu tant des critiques que des éloges.
Conclusion
Le parcours de Rachid Ndiaye illustre une trajectoire particulière dans le paysage politique guinéen : celle d'un intellectuel formé à l'international qui a mis son expertise au service de son pays. Son style discret et son approche parfois controversée de la communication gouvernementale ont marqué son passage au ministère de la Communication. En tant que conseiller spécial du président Alpha Condé, il a continué à jouer un rôle important dans la définition et la défense de la politique gouvernementale, tout en restant fidèle à sa réputation d'homme réservé privilégiant "parler utile" plutôt que "parler pour parler".
Son parcours reflète les complexités et les défis de la gouvernance en Guinée, entre modernisation démocratique et tensions politiques persistantes. Il représente une génération d'intellectuels africains qui, après une carrière internationale, ont choisi de mettre leur expertise au service du développement de leur pays d'origine.