
Sékou Jamal Pendessa est une figure incontournable du paysage médiatique et syndical guinéen, connu pour son engagement inébranlable en faveur de la liberté de la presse, des droits des journalistes et de l’indépendance des médias. Juriste de formation, il a très tôt démontré ses qualités de leadership, notamment à l’université où il a piloté plusieurs initiatives étudiantes d’envergure. Il entame sa carrière journalistique en 2010 au sein du groupe Gangan RTV, où il gravit les échelons jusqu’à devenir rédacteur en chef. Sa rigueur professionnelle et son courage, notamment lors de l’interview d’un leader syndical malgré les interdictions du pouvoir, lui valent une reconnaissance nationale. En parallèle, il s’engage activement dans le mouvement syndical et devient en 2021 Secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), poste à partir duquel il mène une série d’actions marquantes pour la défense des journalistes à travers tout le pays.
Sous sa direction, le SPPG devient une force majeure de revendication sociale et professionnelle. Il organise des actions symboliques comme la "Journée sans presse" et des manifestations contre les restrictions croissantes imposées aux médias, en particulier sous la junte militaire du CNRD. En janvier 2024, son arrestation lors d'une mobilisation pour la liberté de la presse suscite une mobilisation nationale et internationale, aboutissant à sa libération après plus d’un mois de détention. Depuis, malgré les menaces et la surveillance dont il fait l’objet, Pendessa continue de défendre avec détermination les travailleurs de la presse et de dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux. Considéré par beaucoup comme un symbole de résistance et de courage, il incarne aujourd’hui la lutte pour une presse libre et indépendante en Guinée.
Introduction
Sékou Jamal Pendessa s'est imposé comme l'une des figures emblématiques du journalisme et du syndicalisme en Guinée. Secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), il est connu pour son engagement sans faille en faveur de la liberté de la presse et des droits des journalistes. Son parcours est marqué par une lutte constante contre la censure, les restrictions d'internet et les arrestations arbitraires de professionnels des médias.
Formation et Début
Né le 27 mars 1988 à Boké en République de Guinée, Sékou Jamal Pendessa est juriste de formation. Son leadership s'est manifesté dès ses années universitaires à l'UTICA (actuelle Université Roi Mohamed VI), où il a dirigé un collectif d'étudiants qui a obtenu la création de la filière internationale du droit public. Durant cette période, il a également occupé le poste de 1er Vice-Coordinateur chargé des programmes de l'Union des Étudiants et Diplômés de Guinée entre 2009 et 2013, pilotant plusieurs projets d'envergure nationale.
Passionné de sport, Pendessa a présidé en décembre 2011 le comité d'organisation du tournoi national universitaire à Kankan, relançant une compétition qui avait disparu depuis des années du paysage universitaire guinéen. Il est également membre fondateur de la Fédération Guinéenne de Randonnée Pédestre et du Bien-être (FEGRAPE), où il occupe les fonctions de premier Secrétaire à la Communication.
Parcours de journaliste
La carrière journalistique de Sékou Jamal Pendessa a débuté en 2010 au sein du groupe de presse Gangan RTV. D'abord stagiaire, il est devenu reporter titulaire chargé de la rubrique Droit et justice, puis chef d'éditions de décembre 2012 à septembre 2014. Son professionnalisme et sa rigueur lui ont valu d'être nommé Rédacteur en chef de ce groupe de médias, qui possède la première télévision privée du pays (Gangan TV).
En 2017, alors que le pays traversait une période de tensions liées à une grève des enseignants, Pendessa s'est distingué par son courage. Bravant les menaces du président Alpha Condé qui interdisait aux médias d'interviewer le leader syndical Aboubacar Soumah, il a réalisé seul cette interview, provoquant la fermeture temporaire de son média pendant 24 heures.
Ce geste audacieux a inspiré d'autres journalistes et a marqué un tournant dans sa carrière, renforçant son image de défenseur intrépide de la liberté d'informer. Sa détermination et son expertise lui ont valu en 2023 d'être nominé "homme de médias de l'année" lors du sondage précédant la cérémonie des Médias Awards Guinée.
Engagement syndical
L'engagement syndical de Sékou Jamal Pendessa a débuté formellement en 2018, lorsqu'il a intégré le bureau national du SPPG en tant que premier Secrétaire chargé des conflits et négociations. Son leadership et sa vision pour la profession l'ont conduit, trois ans plus tard, à être élu Secrétaire général du SPPG lors du 3e congrès électif tenu le 25 mai 2021.
En octobre 2019, il a été désigné pour représenter le SPPG au sein du cadre de concertation permanent presse publique-presse privée, un organe consultatif du ministère de l'Information et de la Communication. Son influence s'est également étendue à la Maison de la Presse de Guinée, où il a été élu en janvier 2023 Coordinateur de la zone 2 des maisons de la presse régionales.
Sous sa direction, le SPPG s'est imposé comme une organisation véritablement représentative au niveau national, avec des antennes dans tout le pays. Pendessa a notamment mené plusieurs actions significatives pour défendre les droits des journalistes, dont la fameuse "Journée sans presse" en mai 2023, suivie même par le média d'État RTG.
Combat pour la liberté de la presse
Le mandat de Sékou Jamal Pendessa à la tête du SPPG a coïncidé avec l'arrivée au pouvoir de la junte militaire du CNRD dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya en septembre 2021. Si les premiers mois semblaient prometteurs pour la liberté de la presse, la situation s'est rapidement détériorée.
Pendessa a dénoncé de nombreuses violations de la liberté des médias : journalistes empêchés de couvrir les activités officielles, menaces, agressions physiques de journalistes à Conakry et à l'intérieur du pays, convocations dans des camps militaires et fermetures arbitraires de médias.
En mai 2023, face au brouillage des ondes et à la restriction d'internet et des réseaux sociaux, le SPPG sous sa direction a organisé une journée de protestation. En janvier 2024, Pendessa a appelé à une manifestation dénommée "déferlement humain sur Conakry" pour protester contre la censure croissante.
Arrestation et détention
Le 19 janvier 2024, suite à l'appel à manifester du SPPG, neuf journalistes ont été interpellés à la Maison de la Presse guinéenne. Alors que Pendessa se rendait sur place pour demander leur libération, il a lui-même été arrêté et placé en détention à la brigade de recherche de Kipé, puis transféré à la Maison d'arrêt de Conakry.
Son procès s'est ouvert le 20 février 2024 pour des chefs d'accusation incluant "participation à une réunion non autorisée" et "menace de porter atteinte à l'ordre public". Le 23 février, il a été condamné à six mois d'emprisonnement dont trois avec sursis et à une amende de 500 000 francs guinéens.
Cette arrestation a suscité une vague de protestations internationales. Amnesty International et Reporters sans frontières ont appelé à sa libération immédiate. En Guinée, la Confédération Nationale des Travailleurs (CNTG) a menacé d'une grève générale illimitée, plaçant la libération de Pendessa en tête de ses revendications.
Lors de son procès en appel le 28 février 2024, après plus d'un mois de détention, Sékou Jamal Pendessa a finalement été libéré par la présidente de la chambre, Hadja Fatou Bangoura. À sa sortie de prison, il a qualifié cette libération de "victoire de la démocratie, victoire du peuple de Guinée, victoire de la liberté de la presse et de l'indépendance des médias".
Un engagement continu
Depuis sa libération, Sékou Jamal Pendessa continue son combat pour la liberté de la presse en Guinée. En mars 2024, il s'est engagé à aider les travailleurs de CIS médias qui réclamaient 18 mois d'arriérés de salaires, démontrant une fois de plus son engagement pour les droits des professionnels des médias.
Le 5 septembre 2024, marquant le troisième anniversaire de l'arrivée au pouvoir du CNRD, Pendessa a dressé un bilan sombre de la situation des médias en Guinée, dénonçant "une page noire pour la presse" avec plus de 500 emplois perdus dans le secteur depuis le brouillage des ondes et la fermeture de nombreux médias.
Malgré les intimidations et la surveillance constante dont il fait l'objet, celui que l'on surnomme désormais le "Général" poursuit sa lutte pour la liberté d'expression et l'indépendance des médias en Guinée. Son courage et sa détermination ont fait de lui un symbole de résistance contre l'oppression et la censure dans son pays.
Reconnaissance et impact
Respecté tant au niveau national qu'international, Sékou Jamal Pendessa est reconnu pour son professionnalisme, son courage et son abnégation. Son influence s'étend bien au-delà des frontières guinéennes, particulièrement depuis les mouvements de protestation qu'il a dirigés en octobre 2023 dans l'affaire "Guinée Matin" et début 2024 pour la libération de l'internet et des médias censurés.
Sa détention a provoqué une mobilisation sans précédent en Guinée, avec une grève générale qui a paralysé le pays pendant trois jours. Cette solidarité témoigne de l'impact considérable de son action et de la légitimité de son combat pour la liberté de la presse.
À travers son parcours, Sékou Jamal Pendessa incarne la voix de ceux qui refusent de se taire face à l'oppression. Son engagement inébranlable pour la liberté d'expression et les droits des journalistes fait de lui l'une des figures les plus importantes du paysage médiatique et syndical guinéen contemporain.