Ibrahima Sory Bah (Marco)

Ibrahima Sory Bah (Marco)
Prénom
Ibrahima Sory
Nom
Bah
Surnom
Marco
Pays de naissance
Guinée

Ibrahima Sory Bah, dit Marco, était une figure emblématique du journalisme culturel et sportif guinéen. Critique de cinéma reconnu et membre d'Africiné (Dakar), il a marqué le paysage médiatique et footballistique de son pays par sa plume acérée et son engagement indéfectible. Fondateur du journal Podium Magazine à Conakry, il a également occupé le poste stratégique de Secrétaire général du Hafia FC, l'un des clubs les plus prestigieux de Guinée et champion en titre.

Proche collaborateur de l'homme d'affaires KPC depuis leur enfance, il était respecté tant pour ses compétences professionnelles que pour ses qualités humaines. Polyglotte accompli, parlant le poular, le soussou, le manlinké et l'espagnol, il était un défenseur passionné du football guinéen et un mentor pour de nombreux jeunes journalistes. Père aimant et attentionné, il était connu pour sa capacité à "garder le secret et à trouver des mots justes à chaque situation". Son décès prématuré le 15 février 2025, suite à une courte maladie, a laissé un vide immense dans le monde culturel et sportif guinéen.

A lire dans cet article

Introduction

Ibrahima Sory Bah, plus connu sous le nom de Marco, était une figure emblématique du journalisme culturel et sportif guinéen. Critique de cinéma reconnu et membre d'Africiné (Dakar), il a marqué le paysage médiatique et footballistique de son pays par sa plume acérée et son engagement indéfectible. Fondateur du journal Podium Magazine à Conakry, il était également Secrétaire général du Hafia FC et un proche collaborateur de l'homme d'affaires KPC. Sa disparition prématurée le 15 février 2025 a laissé un vide immense dans le monde culturel et sportif guinéen, où il était respecté tant pour ses compétences professionnelles que pour ses qualités humaines.

Enfance et Éducation

Originaire de la préfecture de Pita en Moyenne Guinée, Ibrahima Sory Bah a grandi avec une passion précoce pour l'écriture, la musique et le football. Brillant étudiant, il parfait son éducation à l'Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, où il obtient une maîtrise en journalisme en 1999. Selon son ancien professeur Yamoussa Sidibé, actuellement Conseiller au CNT, Marco "avait l'une des meilleures plumes de sa classe" et faisait partie "de la génération qui a révolutionné le journalisme dans notre pays".

Au-delà de sa formation académique, Marco était un polyglotte accompli. En plus de sa langue maternelle, le poular, il parlait couramment le soussou, le mandinka et l'espagnol, une compétence qui enrichissait considérablement son travail journalistique et renforçait ses liens avec les diverses communautés culturelles.

Carrière professionnelle

Dès la fin de ses études, Ibrahima Sory Bah s'est imposé comme un journaliste talentueux et rigoureux. Il a prêté sa plume à plusieurs organes de presse renommés, notamment La Gazette de Guinée, le Nouvel Horizon et La Nouvelle Tribune, où il s'est distingué par son exigence professionnelle et sa quête infatigable de l'information.

Sa passion et son expertise l'ont conduit à fonder Podium Magazine, une publication culturelle de référence à Conakry. Ce journal est rapidement devenu une plateforme incontournable pour la promotion des arts et de la culture guinéenne. En tant que rédacteur en chef, Marco a formé et inspiré toute une génération de jeunes journalistes, leur inculquant les valeurs d'intégrité, de rigueur et d'engagement qui ont caractérisé sa propre carrière.

Au-delà du journalisme écrit, Ibrahima Sory Bah s'est également illustré dans le domaine sportif. Il a occupé le poste stratégique de Secrétaire général du Hafia FC, l'un des clubs les plus prestigieux de Guinée et champion en titre. Dans ce rôle, il a contribué significativement au développement du football guinéen, mettant à profit son expertise médiatique au service du sport. Sa proximité avec l'homme d'affaires KPC, propriétaire du club, témoignait de la confiance qu'il inspirait et de ses compétences en matière de gestion sportive.

Homme de culture

La contribution d'Ibrahima Sory Bah au paysage culturel guinéen était remarquable. En tant que critique de cinéma et membre d'Africiné à Dakar, il a œuvré à la promotion du septième art africain sur la scène internationale. Sa plume acerbe mais juste a poussé de nombreux artistes "à donner le meilleur d'eux-mêmes", comme l'a souligné Abraham Sonty, alias Koundouwaka, lors de ses obsèques.

L'ancien ministre de la culture Fodéba Isto Keïra, avec qui Marco a collaboré pendant plusieurs années, a salué "son intelligence inouïe et sa plume acerbe". Son approche critique mais constructive a contribué à élever le niveau d'exigence dans les milieux culturels guinéens.

Passionné de musique et de littérature, Marco était un interlocuteur prisé des artistes, pour lesquels il représentait à la fois un critique redouté et un soutien précieux. Sa vision éclairée et son engagement pour la promotion des arts lui ont valu le respect et l'admiration de toute la communauté culturelle guinéenne.

Sport

Le football occupait une place particulière dans la vie d'Ibrahima Sory Bah. Au-delà de ses fonctions de Secrétaire général du Hafia FC, il était un acteur influent du développement du football guinéen dans son ensemble. Membre du "Collectif pour la Défense du Football Guinéen", il œuvrait activement à la résolution des crises qui secouaient régulièrement le football national.

Sa vision du football guinéen était claire: "Mettre les clubs au centre de toutes les discussions" pour assurer un développement durable et harmonieux de ce sport. Il militait pour que "le dernier mot ne revienne qu'aux clubs qui doivent décider de l'avenir de notre sport", démontrant ainsi son attachement à une gouvernance démocratique et transparente.

Son engagement pour le développement du football s'est également manifesté par des actions concrètes, comme en témoigne son don de matériel sportif (deux jeux de maillots et dix ballons) au club Soya Star de Pita, évoluant en National 2. Ce geste symbolique illustrait sa volonté de "faire [sa] modeste contribution à l'influence du football de Pita en particulier, et du football guinéen en général".

Mort

Ibrahima Sory Bah s'est éteint le samedi 15 février 2025 à Conakry, des suites d'une courte maladie. Sa disparition soudaine a plongé dans la tristesse le monde du journalisme, de la culture et du sport guinéen. Comme l'a souligné Lucien Beindou Guilao, président de la Ligue guinéenne de football professionnel (LGFP), sa mort prématurée a laissé "un goût amer" car "il n'était pas allé au bout de tout ce qu'il pouvait donner à la Guinée".

Après une cérémonie d'hommage au stade Petit Sory de Nongo le lundi 17 février 2025, son corps a été conduit à la mosquée centrale de Sangoyah pour la prière funèbre, avant d'être inhumé dans sa dernière demeure.

Hommage

Le décès d'Ibrahima Sory Bah a suscité une vague d'émotion et de témoignages élogieux, tant de la part de ses collaborateurs que des institutions qu'il a servies. Le Hafia FC, la Fédération Guinéenne de Football, la Ligue guinéenne de football professionnel, ainsi que de nombreux acteurs culturels et sportifs ont salué sa mémoire.

Lors de la cérémonie d'hommage organisée au stade Petit Sory de Nongo, Ibrahima Blasco Barry, Secrétaire général de la Fédération Guinéenne de Football, a affirmé que "c'est le sport tout entier qui perd un élément important". De son côté, Lucien Beindou Guilao a souligné que Marco "laisse le souvenir de quelqu'un qui aimait aller droit au but" et dont "le souvenir est indélébile".

L'un des hommages les plus émouvants est venu de sa fille, Assiatou Bah, qui a déclaré lors des obsèques: "Papa, tu es notre héros et tu le seras pour l'éternité. [...] Tu étais un grand homme, que nous sommes fiers d'avoir comme papa. Ta grande ouverture d'esprit nous manquera et à tout le monde."

Vie privée

Malgré sa notoriété, Ibrahima Sory Bah est resté discret sur sa vie privée. Père aimant et attentionné, il entretenait des relations très proches avec ses enfants, comme en témoignent les paroles émouvantes de sa fille Assiatou lors de ses obsèques: "Tu étais un père aimant et bienveillant [...] Tu nous as toujours appris la patience, le courage et la détermination, tout ce que tu incarnais en fait."

Connu pour sa fidélité en amitié, Marco était apprécié pour sa capacité à "garder le secret et à trouver des mots justes à chaque situation", selon les témoignages recueillis lors de ses funérailles. Sa relation de longue date avec l'homme d'affaires KPC, qui remontait à leur enfance, illustre la solidité des liens qu'il savait tisser et entretenir tout au long de sa vie.

Homme de principes et de valeurs, il a transmis à ses enfants un héritage moral précieux, fondé sur "la patience, le courage et la détermination", des qualités qui le caractérisaient pleinement.

Conclusion

Ibrahima Sory Bah, dit Marco, restera dans les mémoires comme une figure emblématique du journalisme culturel et sportif guinéen. Sa plume acérée, son intégrité professionnelle et son engagement pour le développement de la culture et du sport en Guinée ont marqué durablement tous ceux qui l'ont côtoyé.

Comme l'a si bien exprimé Abraham Sonty lors de ses obsèques, "la mort de Marco devrait amener à comprendre que l'on doit s'aimer et se rendre service, parce que la vie n'est qu'éphémère". Cette philosophie de vie, faite de générosité et d'engagement, constitue sans doute le plus bel héritage qu'Ibrahima Sory Bah laisse à la postérité.

Sa disparition prématurée créé un vide immense, mais son influence perdurera à travers les nombreuses personnes qu'il a inspirées et formées. Comme l'a promis sa fille Assiatou, "nous suivrons tes traces et nous nous battrons pour faire encore plus que ce que tu as déjà fait" - un témoignage éloquent de l'impact durable qu'il a eu sur ses proches et sur toute une génération de professionnels guinéens.