
Halima Bah, de son vrai nom Halimatou Bah, est une artiste guinéenne née le 1er janvier 1996 à Tambacounda au Sénégal. Originaire de la préfecture de Koubia, cette voix emblématique de la musique pastorale a grandi entre Labé, Conakry et Dakar. Autodidacte n'ayant pas eu accès à l'éducation formelle, elle s'est d'abord tournée vers la couture avant de se lancer en musique en 2013.
Inspirée par ses expériences personnelles et les réalités sociales guinéennes, elle compose des chansons engagées comme "Sabou Modjo Yawa" et "Forsa Djomba", qui dénonce le mariage forcé. Depuis 2018, elle codirige Lima Klins Prod avec son mari Klins Diallo, et a sorti en 2021 un double album intitulé "Wowta-Woula" et "Forsa-Djomba". Ses succès sur YouTube, avec plusieurs clips dépassant le million de vues, et ses tournées à travers l'Afrique et l'Europe ont fait d'elle un modèle de résilience et une étoile montante de la musique africaine contemporaine.
Introduction
Née le 1er janvier 1996 à Tambacounda au Sénégal, Halimatou Bah, connue artistiquement sous le nom de Halima Bah, est aujourd'hui l'une des voix les plus influentes de la musique pastorale guinéenne. Originaire de la préfecture de Koubia, elle a grandi entre Labé, Conakry et Dakar, trois villes qui ont profondément façonné son identité musicale et culturelle.
Son parcours est d'autant plus remarquable qu'elle n'a pas eu la chance de suivre un cursus scolaire classique. Autodidacte et déterminée, Halima a d'abord appris la couture avant de se découvrir une véritable passion pour la musique. Ce n'est qu'en 2017 qu'elle a commencé à suivre des cours du soir pour améliorer sa communication avec ses fans, démontrant ainsi sa volonté constante de progression.
Débuts de carrière
C'est en novembre 2013, à Dakar, que Halima fait ses premiers pas dans l'univers musical. Comme beaucoup de jeunes talents, elle doit d'abord cacher sa passion à sa famille, craignant leur désapprobation. Sa voix douce et mélancolique, porteuse d'émotions profondes, attire rapidement l'attention de Djiby Maci, qui lui offre l'opportunité d'intégrer le groupe Bagada Wonson, marquant ainsi le début officiel de sa carrière artistique.
La jeune artiste, qui vivait loin de ses parents à Dakar, trouvait refuge dans le chant pour apaiser sa mélancolie. Cette sensibilité se retrouve dans ses compositions, où elle transforme ses expériences personnelles en chansons poignantes qui trouvent un écho auprès d'un public de plus en plus large.
Musique ancrée dans les réalités sociales
Ce qui distingue Halima Bah dans le paysage musical africain, c'est sa capacité à puiser son inspiration dans sa propre vie et dans les réalités sociales de la Guinée. Son premier single, "Sabou Modjo Yawa", est né d'une expérience douloureuse : un refus de mariage lié à la situation financière de son père. Elle poursuit avec "Forsa Djomba", une dénonciation puissante du mariage forcé qui touche encore de nombreuses jeunes filles en Afrique.
Sa musique, portée par des rythmes pastoraux authentiques, devient rapidement une voix pour les femmes et un miroir de la société guinéenne. Ses paroles, souvent chantées en peul, résonnent au-delà des barrières linguistiques et culturelles, séduisant aussi bien les communautés peules que d'autres ethnies.
Ascension et succès numériques
Entre 2013 et 2017, Halima s'auto-produit, démontrant une fois de plus sa détermination et son indépendance. Son parcours prend un tournant significatif en janvier 2018 lorsqu'elle rejoint Lima Klins Prod, une structure qu'elle codirige désormais avec son mari, Klins Diallo, opérateur culturel basé à Genève. Elle signe également un partenariat avec Évidence Musique en Suisse, consolidant ainsi sa professionnalisation.
Le succès digital ne se fait pas attendre. Sa chaîne YouTube, monétisée et comptant plus de 73 000 abonnés, accumule des millions de vues. Son clip "Forsa Djomba", mis en ligne le 3 novembre 2018, a franchi la barre des 5 millions de vues en décembre 2020. D'autres titres connaissent un succès similaire : "Mi Wowta Woulaa" dépasse les 2 millions de vues, "Hibai Yedodira Saida" compte plus de 1,3 million de vues, et "Ko gonga ma" plus d'un million de vues.
Plus récemment, en février 2021, son clip "Athiou Tami Wowlou" a également atteint le million de vues, confirmant sa popularité croissante. Sa page Facebook certifiée, suivie par plus de 580 000 abonnés, témoigne également de son rayonnement sur les réseaux sociaux.
Tournées africaines aux scènes européennes
Depuis 2014, Halima Bah parcourt inlassablement les régions de la Guinée, multipliant les concerts et renforçant son lien avec son public. Son talent franchit rapidement les frontières de son pays natal pour conquérir l'Afrique de l'Ouest. Elle effectue des tournées au Liberia, au Sénégal, en Guinée-Bissau, en Sierra Leone, en Gambie, au Mali, en Mauritanie et en Côte d'Ivoire.
En novembre 2017, sa carrière prend une dimension internationale avec sa première tournée européenne. Elle se produit en Allemagne (Hambourg, Berlin, Essen), en Suisse (Genève, Lausanne), en Belgique (Anvers, Bruxelles, Liège), en Espagne (Barcelone) et aux Pays-Bas (Amsterdam). Forte de ce succès, elle entreprend une deuxième tournée européenne d'octobre 2018 à janvier 2019, suivie d'une troisième d'octobre 2019 à février 2020, élargissant sa présence à l'Italie.
Couronnement d'un parcours exemplaire
L'année 2021 marque une étape cruciale dans la carrière d'Halima Bah avec la sortie de son double album le 1er janvier. Le premier volet, "Wowta-Woula", comprend dix titres dont "Allah Ko Gotoo", "Hibe-Yedodira-Saidha", "Sadjo-Bah", "Yelina Yelina" et "Ko Gogama". Le second, "Forsa-Djomba", propose douze morceaux, incluant deux collaborations avec des artistes de dancehall.
Pour promouvoir ces albums, Halima ne ménage pas ses efforts. Elle enchaîne les concerts à Conakry et à l'intérieur du pays, tout en sortant régulièrement de nouveaux clips. En janvier 2021, elle publie "Bhémi mantaye bhai", puis en février "Athiou tami wowlou", deux clips qui séduisent rapidement ses milliers de fans.
Modèle de résilience et d'authenticité
Mariée depuis 2018 à Klins Diallo, avec qui elle dirige Lima Klins Prod, Halima Bah partage désormais sa vie entre la musique, la gestion de sa structure de production et son engagement pour faire entendre la voix des sans-voix à travers ses chansons.
Son parcours, de jeune fille n'ayant pas eu accès à l'éducation formelle à artiste internationale reconnue, fait d'elle un véritable modèle de résilience pour de nombreuses jeunes filles africaines. À travers sa musique authentique et engagée, Halima Bah continue de briller comme l'une des étoiles les plus prometteuses de la musique africaine contemporaine.
Dans un paysage musical de plus en plus globalisé, elle a su préserver l'essence de la musique pastorale guinéenne tout en lui offrant une résonance universelle. Son histoire rappelle que le talent, la persévérance et l'authenticité peuvent transcender toutes les barrières, qu'elles soient sociales, géographiques ou culturelles.