Immersion gouvernementale en Guinée : Un mois de terrain qui divise la classe politique

Le Premier ministre guinéen Bah Oury a lancé une initiative d'envergure nationale qui fait déjà couler beaucoup d'encre. Arrivé le 4 février 2025 à N'Zérékoré, capitale de la région forestière, accompagné d'une importante délégation gouvernementale, il inaugure ainsi un programme d'immersion d'un mois à travers le pays.

Cette démarche, qui s'inscrit dans le cadre des directives du chef de l'État, vise officiellement à rapprocher l'administration centrale des réalités locales. Le gouvernement entend s'enquérir directement des préoccupations des citoyens et évaluer l'impact des politiques publiques sur le terrain. Dans cette optique, le ministre de l'Administration du Territoire et de la Décentralisation a confirmé que N'Zérékoré ne constitue que la première étape d'un périple qui couvrira l'ensemble des régions guinéennes.

Cependant, cette initiative gouvernementale suscite des réactions contrastées au sein de la classe politique. Dr Edouard Zotoumou Kpogomou, figure politique importante, y voit une manœuvre de pré-campagne destinée à compenser ce qu'il qualifie "d'échecs cuisants" du pouvoir. Il critique particulièrement le choix de N'Zérékoré comme point de départ, considérant ce timing inapproprié suite à la récente tragédie survenue dans le stade de la ville.

À l'opposé, Dr Ben Youssouf Keita, président de l'Alliance pour le changement et le progrès (ACP), défend l'initiative. Il met en avant les résultats positifs des précédentes immersions gouvernementales, citant notamment les avancées du projet Simandou et les efforts dans la lutte contre la corruption. Selon lui, ces déplacements contribuent à renforcer la cohésion au sein de l'équipe gouvernementale.

Cette immersion, prévue pour durer jusqu'en mars 2025, s'annonce comme un moment crucial pour l'administration Bah Oury, alors que le pays traverse une période de transformation politique et sociale significative.