Abdoul Salam Sow

Abdoul Salam Sow
Prénom
Abdoul Salam
Nom
Sow
Pays de naissance
Guinée

Abdoul Salam Sow, né le 13 août 1970 à Conakry en Guinée, est une figure emblématique du football guinéen des années 90, surnommé le "Golden Boy" pour sa technique exceptionnelle et sa vision du jeu. Milieu offensif talentueux, il a contribué à révolutionner le football de son pays en aidant le Syli National à retrouver sa place sur la scène continentale après 14 ans d'absence de la Coupe d'Afrique des Nations.

Sa carrière internationale l'a mené à travers trois continents, évoluant notamment au FC Martigues (France), Ankaragücü (Turquie), Belenenses et Imortal (Portugal), Qatar SC (Qatar) et Jeonnam Dragons (Corée du Sud), avant de raccrocher les crampons en 2005. Après sa retraite, il a créé l'académie de football "Salam 3" et s'est régulièrement exprimé sur l'état du football guinéen, qu'il considère comme "globalement malade", tout en nourrissant l'ambition de devenir un jour sélectionneur du Syli National.

A lire dans cet article

Introduction

Abdoul Salam Sow, surnommé le "Golden Boy" du football guinéen, est né le 13 août 1970 à Conakry, bien qu'il soit originaire de Labé au cœur du Foutah Djallon. Figure emblématique du football guinéen des années 90, il a marqué toute une génération par sa technique exceptionnelle, sa vision du jeu et sa capacité à faire des passes "aveugles" d'une précision rare. Milieu offensif talentueux, Abdoul Salam Sow a contribué significativement à révolutionner le football guinéen, notamment en aidant le pays à retrouver sa place sur la scène continentale après 14 ans d'absence de la Coupe d'Afrique des Nations.

Enfance et Éducation

Né dans une famille attachée aux valeurs traditionnelles, Abdoul Salam Sow a grandi à Conakry où il a développé très tôt sa passion pour le football. Bien que les informations sur son parcours scolaire soient limitées, il est évident que le jeune Salam a consacré une grande partie de son enfance à perfectionner ses talents de footballeur dans les rues de la capitale guinéenne.

Sa mère, Hadja Aissatou Touré (décédée en septembre 2021), a joué un rôle fondamental dans sa vie, comme il l'a lui-même confié : "Ma mère était mon repère, ma boussole sur cette terre". Cette relation forte avec sa mère a certainement contribué à forger son caractère et sa détermination.

Son talent précoce s'est révélé au grand jour lorsqu'il a participé à la Coupe du Monde des cadets en 1985, ce qui constitue l'un des faits d'armes les plus marquants de sa carrière.

Carrière nationale

Au niveau national, Abdoul Salam Sow s'est rapidement imposé comme l'un des joueurs les plus prometteurs de sa génération. Bien que les détails sur ses débuts en club en Guinée soient peu documentés, il est certain qu'il a évolué dans les meilleurs clubs du pays avant de s'expatrier.

Sa plus grande contribution au football national guinéen est sans doute son rôle dans la renaissance du Syli National. Après 14 ans d'absence de la Coupe d'Afrique des Nations, Salam Sow a été l'un des artisans majeurs de la qualification de la Guinée pour l'édition 1994. Lors des éliminatoires à Libreville, face à une situation de tension dans l'équipe concernant l'attribution du brassard de capitaine, c'est lui qui a su remotiver ses coéquipiers après un appel téléphonique du président Lansana Conté.

Comme il le raconte lui-même : "Dans les vestiaires, je n'ai pas raconté ce que Lansana m'a dit. À 10 minutes du coup d'envoi du match, j'ai rassemblé tout le monde et j'ai demandé à l'entraîneur et aux autres membres du staff de nous excuser. J'ai dit à l'équipe 'après 10 ans, l'heure est venue ! On nous attend à Conakry, ce n'est pas cette équipe qui va nous arrêter, même le président nous attend'".

Bien qu'il n'ait pas été le capitaine officiel, Salam Sow était reconnu comme le "leader incontestable" de cette équipe, formant notamment un duo redoutable avec Titi Camara, autre légende du football guinéen.

Carrière internationale

La carrière internationale d'Abdoul Salam Sow s'est déroulée sur trois continents, démontrant sa polyvalence et son talent reconnu au-delà des frontières africaines.

En Europe, il a notamment évolué en France, avec le FC Martigues, où il a disputé une saison en Ligue 1. Il a également joué en Turquie, au sein du club d'Ankaragücü en Süper Lig, ainsi qu'au Portugal, où il a porté les couleurs de Belenenses et d'Imortal.

Sa carrière l'a également mené au Moyen-Orient, où il a joué pour Qatar SC, et en Asie, où il a rejoint les Jeonnam Dragons en Corée du Sud. Cette diversité d'expériences témoigne de sa capacité d'adaptation et de sa réputation sur la scène internationale.

Avec l'équipe nationale guinéenne, Abdoul Salam Sow a participé à plusieurs compétitions majeures, dont trois Coupes d'Afrique des Nations. Son moment le plus marquant reste la CAN 2004, où la Guinée a terminé deuxième de son groupe lors du premier tour avant de s'incliner en quarts de finale face au Mali.

Il a également entretenu une relation privilégiée avec le président Lansana Conté, qui le considérait comme un fils. Comme il l'a révélé : "Il m'a pris sous ses ailes. Ce n'était pas seulement mon président, il était un père... je pouvais même l'appeler à 5 heures du matin".

Retraite

Après une carrière professionnelle de près de 20 ans, Abdoul Salam Sow a raccroché les crampons en 2005, mais n'a officiellement marqué la fin de sa carrière qu'en 2014, lors d'un jubilé organisé le 31 mai au stade mythique du 28 septembre à Conakry.

Ce jour-là, l'émotion était palpable lorsque le "Golden Boy", alors âgé de 45 ans, a foulé une dernière fois la pelouse devant ses fans venus nombreux. Pour l'occasion, d'illustres joueurs africains avaient fait le déplacement : Abdoulaye Traoré Ben Badi (champion d'Afrique 1992 avec la Côte d'Ivoire), Mohamed Kallon (Sierra Leone), le Marocain Tarek, et le Sénégalais Alhassane N'dour.

La génération actuelle du football guinéen était également présente pour rendre hommage à cette légende, avec des joueurs comme Sadio Diallo de Lorient et Issiaga Sylla. Visiblement ému, Salam Sow avait déclaré : "Du fond de mon cœur, je vous dis merci. Du fond de mon cœur, je dis merci au peuple de Guinée, je suis comblé de joie".

Vie privée

Depuis sa retraite, Abdoul Salam Sow s'est investi dans la formation des jeunes en créant une académie de football appelée "Salam 3". Malgré son enthousiasme pour ce projet, il a déploré les obstacles rencontrés : "Je suis toujours victime des mauvaises volontés de la part de plusieurs dirigeants qui m'empêchent de travailler".

Ces dernières années, Salam Sow n'a pas hésité à s'exprimer sur l'état du football guinéen, qu'il considère comme "globalement malade". Il critique notamment la gestion des instances dirigeantes et préconise des réformes profondes : "Au niveau des instances dirigeantes, chacun doit être à sa place. Comme le disait Sékou Touré : 'L'homme qu'il faut, à la place qu'il faut'".

En 2020, à l'âge de 49 ans, l'ancien international guinéen a exprimé son amertume face à ce qu'il perçoit comme de l'hypocrisie dans le milieu du football : "Je suis persuadé que j'appartiens à un milieu hypocrite. C'est quand je tourne le dos, ils commencent à baver sur moi". Cette frustration l'a même conduit à demander qu'après sa mort, sa dépouille ne soit pas exposée : "Je déclare ici solennellement et je l'ai déjà dit à ma famille, qu'après ma mort d'éviter d'exposer ma dépouille... Je n'ai pas besoin de ces vains discours ou éloges".

En septembre 2021, il a vécu un moment douloureux avec le décès de sa mère, Hadja Aissatou Touré, qu'il considérait comme sa "boussole".

Conclusion

Abdoul Salam Sow reste l'une des figures les plus emblématiques du football guinéen. Son talent exceptionnel, sa personnalité charismatique et son leadership ont contribué à écrire l'une des plus belles pages de l'histoire du Syli National. Malgré les difficultés et les déceptions rencontrées après sa carrière, son impact sur le football guinéen demeure indéniable.

Aujourd'hui, à travers son académie et ses prises de position, il continue de se battre pour l'amélioration du football dans son pays. Son ambition affichée de devenir un jour sélectionneur du Syli National témoigne de son attachement indéfectible au football guinéen : "Je sais que j'ai le niveau pour contribuer, et je vais travailler là-dessus comme je l'ai fait quand je jouais. Mon objectif est d'être le meilleur dans ce que je ferai comme coach".

Abdoul Salam Sow, le "Golden Boy" qui a fait rêver toute une génération, reste une source d'inspiration pour les jeunes footballeurs guinéens, et son héritage continuera d'influencer le football du pays pour les années à venir.