Mafory Bangoura (également connue sous les noms de Hadja Aissatou Mafory Bangoura et Hadja Maffire Bangura) était une activiste et femme politique guinéenne légendaire.
Née vers 1910 dans une famille de fermiers et de pêcheurs soussous, elle a joué un rôle clé dans le mouvement indépendantiste de la Guinée à travers son activisme et sa mobilisation des femmes.
Surnommée la "Présidente des Femmes de Guinée", elle a notamment organisé une grève du sexe en 1954 pour encourager les hommes à rejoindre la lutte.
Après l'indépendance, elle a occupé des postes ministériels importants, devenant Ministre des Affaires Sociales en 1971.
Icône nationale, son portrait a orné le billet de 1 syli en 1981, en reconnaissance de son rôle historique déterminant dans la libération de la Guinée.
A lire dans cet article
Introduction
Mafory Bangoura, connue sous les noms de Hadja Aissatou Mafory Bangoura et Hadja Maffire Bangura, est une figure emblématique de l'histoire de la Guinée.
Née vers 1910 en Guinée, cette femme courageuse a joué un rôle crucial dans la lutte pour l'indépendance de son pays et a ensuite occupé des postes importants dans le gouvernement post-indépendance.
Surnommée la "Présidente des Femmes de Guinée", son portrait a orné le billet de un syli émis en 1981, témoignant de son importance dans l'histoire guinéenne.
Enfance et Éducation
Mafory Bangoura est née dans une famille de fermiers et de pêcheurs appartenant à l'ethnie soussou. Elle n'a pas eu accès à une éducation occidentale dans sa jeunesse, mais a appris à lire et à écrire à l'âge adulte. En 1936, elle s'est installée à Conakry pour travailler comme couturière.
Parcours Politique
Activisme
En 1953, lors de la grève générale visant à obliger le gouvernement français à respecter le code du travail outre-mer, Mafory Bangoura a été invitée par Ahmed Sékou Touré à mobiliser les femmes ouvrières. Elle a pris la parole lors de la réunion du comité de grève, devenant ainsi la première femme autorisée à y participer. Pendant les 72 jours de grève, elle a prononcé des discours et organisé la participation des femmes.
Après la grève, Bangoura a été élue présidente du Comité des Femmes du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). En 1954, lors d'un rassemblement du RDA, elle a encouragé les femmes à faire la grève du sexe pour inciter les hommes à rejoindre le mouvement. Elle a également encouragé les femmes à vendre leurs bijoux et leurs vêtements pour soutenir financièrement les membres du RDA.
Durant cette période, Bangoura a également organisé une "milice populaire" composée de femmes, qui ont appris à manier les armes et à attaquer leurs ennemis. Ce groupe, dirigé par Bangoura et d'autres nationalistes comme Nabya Haidara, patrouillait dans le quartier de Sandervalia où vivait Sékou Touré.
Prison
L'influence de Bangoura sur le peuple guinéen a conduit le gouvernement colonial français à tenter de ternir sa réputation. Accusée d'avoir envoyé un document anti-français à des militants emprisonnés, elle a été condamnée à une amende de 70 000 francs et emprisonnée en juillet 1955. Cependant, des centaines de femmes ont manifesté contre cette décision, et elle a été libérée un mois plus tard, le 17 août.
Postes
Après l'indépendance de la Guinée, Mafory Bangoura a occupé plusieurs postes importants. Elle est devenue une dirigeante du Parti Démocratique de Guinée (PDG) et une militante active pour les droits des femmes. En 1968, elle a été élue première présidente de l'Union Révolutionnaire des Femmes de Guinée. En 1971, elle a été nommée Ministre des Affaires Sociales.
Mort
Mafory Bangoura est décédée en 1976 à Bucarest. Le président Sékou Touré a écrit une courte biographie et a décrit ses funérailles plus tard dans l'année.
Honneurs
Après sa mort, Mafory Bangoura a reçu plusieurs honneurs en reconnaissance de son rôle historique :
Des chansons célébrant sa vie ont été enregistrées par le label Syliphone, notamment par l'Orchestre de Guinée Syli Authentic et Emila Tompapa Syli.
En 1983, un lycée a été nommé en son honneur : le Collège Hadja Mafory Bangoura.
En 1981, son portrait a été imprimé sur le billet de un syli.
En 2018, elle a été mentionnée dans un discours du préfet de Coyah, Dr. Ibrahima Barboza Soumah, rendant hommage aux 60 ans d'indépendance de la Guinée.
Le 2 mars 2019, des prières ont été dites pour Bangoura dans les mosquées du pays dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes en Guinée.
Conclusion
Mafory Bangoura restera à jamais gravée dans l'histoire de la Guinée comme une pionnière de la lutte pour l'indépendance et une défenseure inébranlable des droits des femmes. Son courage, son dévouement et son activisme en ont fait une véritable icône nationale, dont l'héritage continue d'inspirer les générations actuelles et futures. Sa vie et ses accomplissements témoignent de la force et de la résilience des femmes guinéennes, et son exemple restera une source d'inspiration pour tous ceux qui luttent pour la justice et l'égalité.