Mahmoud Bah est un intellectuel, militant politique et écrivain guinéen connu pour son opposition au régime autoritaire d'Ahmed Sékou Touré. Exilé en France après l'arrestation de son frère, il s'engage dans le Rassemblement des Guinéens de l'Extérieur, un mouvement d'opposition. En 1979, lors d'un séjour en Guinée, il est arrêté pour trahison et emprisonné au camp Boiro, où la plupart de ses compagnons d'infortune sont exécutés. Grâce aux pressions d'Amnesty International, il échappe à la mort et est libéré après la chute du régime en 1984. De retour en France, il enseigne jusqu'à sa retraite en 2005 et publie plusieurs ouvrages analytiques sur l'histoire politique de la Guinée, devenant une voix essentielle pour la mémoire et l'avenir démocratique du pays.
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Introduction
Mahmoud Bah est une figure emblématique de l'histoire contemporaine de la Guinée, à la fois militant politique, prisonnier d'opinion et auteur engagé. Son parcours, marqué par l'exil, la résistance et la lutte pour les droits de l'homme, fait de lui une voix incontournable dans l'analyse du passé et de l'avenir de la Guinée.
Jeunesse et formation
Né en 1940 à Labé, Mahmoud Bah effectue ses études primaires dans sa ville natale avant de poursuivre son enseignement secondaire à Conakry. Il s'installe ensuite en France pour ses études supérieures, où il obtient un diplôme en chimie ainsi qu'en ingénierie alimentaire.
Engagement politique et exil
L'engagement politique de Mahmoud Bah prend une tournure décisive après l'arrestation de son frère, Ibrahima Kaba Bah, lors de la grève des enseignants en Guinée. Face à la répression du régime d'Ahmed Sékou Touré, il choisit la voie de l'exil, trouvant refuge à Dakar, puis en France. C'est là qu'il rejoint le Rassemblement des Guinéens de l'Extérieur (RGE), un mouvement d'opposition au régime dictatorial guinéen.
Arrestation et emprisonnement
En 1979, lors d'un court séjour en Guinée, Mahmoud Bah est arrêté à Koundara sous l'accusation de trahison. Il est alors transféré au tristement célèbre camp Boiro, où il est incarcéré aux côtés de nombreux prisonniers politiques. Ses compagnons d'infortune seront pour la plupart exécutés, mais grâce aux pressions exercées par Amnesty International, Mahmoud Bah échappe à la mort.
Sa libération intervient le 3 avril 1984, après la mort d'Ahmed Sékou Touré et le coup d'État mené par le Comité militaire de redressement national dirigé par Lansana Conté.
Retour en France et carrière d'enseignant
Après sa libération, Mahmoud Bah retourne en France où il reprend une vie plus stable. Il dédie son temps à l'enseignement et officie comme professeur dans un lycée jusqu'à sa retraite en 2005. Son engagement politique et intellectuel ne faiblit pas pour autant, et il continue à réfléchir sur l'avenir de la Guinée à travers ses écrits.
Œuvres et contributions intellectuelles
Mahmoud Bah est l'auteur de plusieurs ouvrages analytiques sur la Guinée et son histoire politique. Ses travaux sont reconnus pour leur regard critique sur le régime de Sékou Touré et les défis du développement post-indépendance.
Publications principales :
"Construire la Guinée après Sékou Touré", Éditions L'Harmattan, 1990
"Guinée 1958-2008 : Sortir du Ghetto", Éditions Menaibuc, 2008
Ses écrits s'inscrivent dans une volonté de transmission et de mémoire, permettant aux nouvelles générations de comprendre les erreurs du passé et d'imaginer un avenir meilleur pour la Guinée.
Héritage et impact
L'histoire de Mahmoud Bah incarne la résilience face à l'oppression et la force de la lutte pour la liberté d'expression. Son engagement politique et intellectuel a marqué l'opposition guinéenne et continue d'influencer les débats sur la gouvernance et les droits humains en Afrique de l'Ouest.
Par ses œuvres et son expérience, Mahmoud Bah reste une voix essentielle pour ceux qui aspirent à une Guinée plus démocratique et plus juste.