Le BGDA renforce la lutte contre la piraterie artistique en Guinée

Dans une démarche décisive pour protéger le patrimoine culturel et artistique guinéen, le Bureau guinéen du droit d'auteur (BGDA) a lancé ce mercredi un atelier de formation d'envergure dans ses locaux à Hamdallaye-Minière. Cet événement d'une durée de deux jours, prévu jusqu'au 17 avril, cible spécifiquement les agents de la Brigade de lutte contre la piraterie ainsi que les officiers de police judiciaire (OPJ).

La formation vise à doter ces professionnels des outils nécessaires pour identifier et combattre efficacement la piraterie des œuvres artistiques et littéraires. Le programme comprend une sensibilisation approfondie sur les impacts dévastateurs de la piraterie sur l'économie culturelle et les créateurs.

Lors de la cérémonie d'ouverture, Balla Sylla, Directeur général adjoint du BGDA, a souligné l'importance cruciale de cette initiative : "La piraterie des œuvres, qu'il s'agisse de musique, de films, de livres ou d'autres créations, constitue une menace non seulement pour les artistes et les créateurs, mais également pour toute l'économie culturelle. Elle sape les efforts de ceux qui consacrent leur temps, leur énergie et leur talent à produire des œuvres de qualité."

Cette formation s'inscrit dans une stratégie plus large menée en collaboration avec le ministère de la Culture, du Tourisme et de l'Artisanat. Ibrahima Kobélé Keita, secrétaire général du ministère, présent lors de l'événement, a rappelé que la protection des œuvres constitue une priorité absolue pour son département : "Si une œuvre n'est pas protégée, cela tue la créativité. Cela empêche l'auteur de jouir pleinement des fruits de son travail."

Pour assurer une formation de qualité, plusieurs experts ont été mobilisés, dont Salimou Diaby, substitut du procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco. Ce dernier animera des modules portant sur le rôle du BGDA, les droits d'auteur et les procédures légales à suivre en cas d'infraction.

La formation met particulièrement l'accent sur la loi 0028, adoptée en juin 2019, relative à la protection de la liberté artistique et littéraire. Les participants apprendront les méthodes de constatation des infractions, les techniques de perquisition et les procédures de saisie conformes au cadre légal guinéen.

Cet atelier représente une étape importante dans la création d'une synergie d'actions entre les différentes parties prenantes pour lutter plus efficacement contre la piraterie en Guinée. À l'heure où les technologies facilitent la reproduction et la diffusion non autorisées des œuvres, cette initiative du BGDA apparaît comme essentielle pour préserver la vitalité et la diversité de la scène culturelle guinéenne.

Le BGDA espère que cette formation contribuera à créer un environnement plus favorable à la créativité et à l'innovation dans le pays, tout en garantissant aux artistes et auteurs guinéens une juste rémunération pour leur travail.